Dans le précédent épisode, nos amis ont découvert la féérie des lumières de Colmar et aidé Loupiote, la chouette, à retrouver foi en l’esprit de Noël. Aujourd’hui, Paco et ses amis comptent bien profiter de la ville… du moins, c’est ce qu’ils croient.
– Bienvenue à Colmar ! Je suis votre guide touristique officiel : Noah, passionné par l’Alsace et les bretzels depuis 2017 ! Alors, par ici vous avez la Petite Venise. Comme vous le voyez, il y a de jolis canaux sur lesquels on peut faire de la barque. Là-bas, on a une splendide église, un petit marché à votre gauche et attention, roulement de tambour… Il y a même la Statue de la Liberté à Colmar ! Mais elle est un peu en dehors de la ville, alors on ne pourra pas la voir aujourd’hui.
– La Statue de la Liberté ? Ce n’est pas aux Etats-Unis ça ? s’étonne Paco.
– Si, mais ici nous en avons une réplique plus petite parce que l’artiste qui a créé la Statue de la Liberté est né à Colmar !
– Wouah ! C’est fou cette histoire !
Noah parcourt les jolies rues décorées avec ses nouveaux amis. Tous déambulent les yeux écarquillés devant un tel spectacle. Soudain, une douce mélodie arrive à leurs oreilles. Ce sont des chants de Noël. En Alsace, c’est une tradition très importante souvent transmise de génération en génération.
– Nom d’une sardine grillée ! Qu’est-ce qu’ils chantent bien ces enfants ! J’ai presque envie de les rejoindre. Vive le flan ! Vive le flan ! Vive le flan d’hiver !
– Enfin Touronchon ! C’est vive le vent, pas vive le flan !
– Oh euh pardon !
– Vous avez vu là-bas, derrière ? Il y a deux fillettes qui ne chantent pas. Elles ont l’air toutes tristounettes, remarque Toudoucette.
– Tu as raison. C’est étonnant… C’est censé être un moment joyeux ! répond Paco, étonné.
– Et bien, je ne sais pas. Va leur demander ! rétorque Touronchon, pragmatique.
Paco écoute les jolis chants tout en observant les deux fillettes. Elles ont les bras croisés et les sourcils froncés. Soudain, le bonnet à pompon de l’une s’envole et atterrit un peu plus loin. Paco bondit pour le ramasser et s’en sert comme prétexte parfait pour entamer la discussion.
– Tiens ton bonnet, il a failli s’envoler très loin.
– Merci, répond froidement la jeune fille.
– Tout va bien ? Vous n’avez pas envie de participer à la chorale ? Ou peut-être ne connaissez-vous pas les paroles ?
– Non ça ne va pas. J’ai envie de les rejoindre, mais elle m’a dit que je chantais mal, alors je me tais, répond celle qui avait perdu son bonnet.
– Pfff, c’est toi qui a commencé ce matin en me disant que mes bottes me faisaient des pieds d’éléphant.” rétorque sèchement l’autre jeune fille.
– C’était pour te taquiner !
– Et toi, tu as une voix de castor enrhumé.
– Euh… Je pense que vous devriez… Ne vous énervez pas !
Les deux jeunes filles commencent à se chamailler sous les yeux médusés de Paco, impuissant et désemparé. Toudoucette qui a entendu la conversion de loin, arrive à la rescousse. (on entend les filles dire : “pieds d’éléphant !”, “Castor enrhumé !”, “puis tu as aussi un nez en forme de trompe !”, etc.)
– Hé, le castor enrhumé et les pieds d’éléphant… Vous voulez savoir ce que moi j’ai entendu ? Deux amies qui ont très envie de chanter ensemble mais qui sont juste blessées et n’osent pas faire le premier pas vers l’autre pour demander pardon.
Les deux filles se regardent puis baissent les yeux.
– Bon, je suis désolée… Je n’aurais pas dû dire que tu avais des pieds d’éléphant. En vrai, j’aime beaucoup tes bottes.
– Moi non plus, je n’aurais pas dû dire ce que je t’ai dit. Pardon. Tu as une très jolie voix quand tu chantes.
– Bravo, vous avez réussi à exprimer vos ressentis et à vous pardonner mutuellement. Le pardon magnifie les relations et renforce l’amitié. Eh ! Vous entendez les autres enfants chanter ? C’est sublime ! Et ça le sera encore plus quand vous les rejoindrez.
Les deux fillettes retrouvent leur sourire et se jettent un regard complice. Chacune reprend alors son carnet de chant et se dirige vers la chorale.
– Nom d’une sardine grillée ! Tu m’impressionnes Toudoucette. Tu trouves toujours les bons mots au bon moment.
– On va dire que c’est l’expérience !
La chorale entonne alors un nouveau chant et les amis se laissent bercer par la musique… Enfin, jusqu’à ce que Touronchon tente de reprendre le refrain.
– Douuuuce inuit. Saiiiinte inuit.
– Touronchon, c’est douce nuit, pas douce inuit.
– Ah euh oui, pardon ! Douuuuce nuit !
Sur ces jolies paroles, les deux jeunes filles se souviendront de la sagesse de Toudoucette et sauront désormais que le pardon fait partie des relations solides et sincères.
Dans le prochain épisode, les amis vont quitter les animations de la ville pour se rendre en pleine nature. Mais l’un d’entre eux va mystérieusement disparaître.