Dans le précédent épisode, le papa de Paco a vécu une mésaventure avec la construction de son igloo, mais heureusement il a reçu l’aide d’un autre participant qui lui a sauvé la mise. Aujourd’hui, Paco et ses amis vont admirer les illuminations de Strasbourg.
– Je suis content d’être revenu à Strasbourg et de revoir papa et maman. Ils m’ont manqué. On va pouvoir profiter de Noël tous ensemble. D’ailleurs, je tenais à te remercier Noah ! Grâce à toi, j’ai découvert de beaux endroits, se réjouit Paco.
– Et moi, j’ai eu de la chance de vous rencontrer. Tu es devenu un véritable ami. Reviens quand tu veux.
Paco serre fort Noah dans ses bras avant de le laisser rejoindre ses parents. Les petits aventuriers quant à eux continuent de déambuler dans les ruelles de Strasbourg. Les chalets lumineux et le parfum de la cannelle les plongent dans une atmosphère réjouissante. Enfin… Jusqu’à ce qu’un attroupement attire leur attention.
– Nom d’une sardine grillée ! Vous avez vu tout ce monde ? Il a dû se passer quelque chose.
– Allons voir ! s’exclame Paco, intrigué par la situation.
– Euh… Vous êtes sûrs ? Je pense qu’il serait préférable de rebrousser chemin, propose Froussou avec prudence.
– Eh regardez là-haut ! La grande étoile sur le sapin a disparu, constate Toudoucette avec désarroi.
– Oh, c’est donc ça ! Mais où peut-elle bien être ?
– Là, par terre. Il y a du verre partout. Elle est brisée en mille morceaux.
– Avec les bourrasques de vent, elle a dû tomber. Heureusement que personne n’est blessé, souffle Froussou.
– Noël est dans deux jours… On ne peut pas laisser le sapin ainsi, dit Paco en secouant la tête.
– Oui bah… On ne peut rien faire Paco ! se résigne Touronchon.
– Tu rigoles ! Bien sûr qu’on peut faire quelque chose. On va sauver ce sapin !
Alors que le moral des Strasbourgeois est en berne, Paco tourne en rond et parle à voix haute pour tenter de trouver une solution. Cette situation le peine beaucoup, lui qui aime tant l’esprit de Noël. Juste derrière lui, une dame âgée entend les ruminations de Paco.
– Jeune garçon ! Je te vois t’agiter dans tous les sens depuis tout à l’heure. Malheureusement, cette étoile était unique. C’est moi qui l’avais fabriquée.
– C’est vous ? Vraiment ?
– Oui et il n’y en avait pas deux comme elle. J’avais pris des éclats de verre soufflé, j’y avais gravé des symboles de l’Alsace, j’avais mis un pompon tricoté sur le dessus… Vous n’imaginez même pas le temps que j’y avais consacré.
– Je suis vraiment désolé pour vous Madame… Vous savez quoi ? On va la reconstruire ensemble.
– Nom d’une sardine grillée ! Tu n’es pas sérieux Paco ? On n’aura jamais le temps ! grommelle Touronchon qui se joint à la conversation.
– Mais si ! À partir d’une photo, on peut essayer de refaire la même étoile, enfin presque la même.
– C’est très mignon ce que tu proposes jeune garçon, mais je crois que ton ami manchot a raison. Cela prendra trop de temps.
Paco n’en démord pas. Il est bien décidé à ramener un peu de lumière sur ce sapin. Mais alors qu’il discute avec Toudoucette, un bruissement dans les branches du grand sapin attire leur attention.
– Eh oh, je crois qu’on parle de ma maison là !
– Euh… Qui a parlé là ? se questionne Paco en regardant autour de lui.
– C’est moi là ! Eh oh les petites têtes de noisettes ! Levez un peu les yeux, bon sang !
– Oh les amis ! C’est un écureuil qui nous parle !
– Euh alors, déjà l’écureuil il a un nom. Il s’appelle Norbert et il habite dans cet arbre, SON arbre. C’est ma résidence d’hiver, alors j’ai mon mot à dire pour la nouvelle étoile. Je décore ma maison comme j’ai envie, grommelle l’écureuil depuis sa branche.
– On avait pensé refaire une étoile avec du bois, des éclats de verre, des tissus, un pompon… Un peu comme la précédente.
– Le pompon rose ? Alors là c’est le pompon sur la noisette. Il était affreux ! Je ne peux plus le voir en peinture. Ça c’est non. Si on veut s’entendre, on va devoir trouver des compromis.
– On est vraiment en train de négocier avec un écureuil ? marmonne Touronchon.
– On n’a pas vraiment le choix. Il ne laissera rien passer… rétorque Paco.
Les amis continuent de négocier avec Norbert, perché en haut de sa branche, et à discuter avec la vieille dame qui avait créé la précédente étoile. Chacun exprime ses souhaits.
– Pompon non, gravure en forme de cigogne oui, tissu rouge non.
– Eclat de verre soufflé, indispensable.
Les discussions vont bon train sous le grand sapin. Norbert dicte ses conditions, la vieille dame défend ses traditions, et les amis tentent de faire le lien entre tout ce petit monde.
– Structure en bois, validée, confirme Touronchon en cochant sur une feuille.
– Mais du bois de quoi ? De chêne ? De hêtre ? Pas du pin, hein, c’est trop fragile, ajoute Norbert.
– Alors du chêne, c’est parfait ! rétorque la vieille dame.
– Et la lumière ? On y met une petite ampoule ? demanda Froussou, qui ose enfin prendre la parole.
– Une lumière douce, pas trop blanche. J’ai les yeux sensibles, moi, s’exclame Norbert, toujours aussi exigeant.
Une fois la liste réalisée, chacun se répartit les différentes tâches : Touronchon va chercher le bois, Paco et l’écureuil construisent la structure, Froussou va chercher l’ampoule, la vieille dame et Toudoucette gravent les petits dessins, dont une petite noisette discrète.
– Bon, l’étoile ne sera pas tout à fait la même que celle d’origine, mais ça aura son charme, dit Toudoucette.
– Et voilà, l’étoile est prête ! On a sauvé les illuminations de Noël ! s’écrie Paco.
– Elle est parfaite pour mon salon. J’ai vraiment un don pour la décoration, déclare Norbert avec une pointe d’orgueil.
– C’est magnifique ce que vous avez fait. Je n’y croyais plus. Même si cette étoile n’est pas tout à fait identique à la mienne, elle porte les traces du passé et la touche du présent. Et puis, nous avons respecté l’habitat naturel de ce drôle d’écureuil !
– Un écureuil décorateur d’intérieur, ce n’est pas très commun en effet ! (rire) En plus, comme ma maman dit toujours : c’est mieux de faire soi-même ou de réparer que d’acheter quelque chose de nouveau quand c’est possible.
Paco et la vieille dame apportent ensemble l’étoile aux ouvriers de la ville qui la montent immédiatement avec reconnaissance et fierté sur la pointe du sapin. Les habitants poussent un cri de soulagement et peuvent enfin se réjouir à nouveau, tout comme Norbert qui retourne se reposer dans sa résidence d’hiver, des étoiles plein les yeux.
Dans le prochain épisode, ce sera un grand moment pour le papa de Paco qui va enfin savoir s’il sera nommé grand gagnant du concours… ou pas