Dans le précédent épisode, le grand gagnant du concours a été désigné. Après des semaines de travail acharné, le papa de Paco n’a malheureusement pas remporté le grand prix, mais les félicitations du jury malgré tout. Aujourd’hui, c’est la magnifique veillée de Noël. Cependant, quelque chose va venir perturber l’organisation de la grande messe…
– On sent que c’est Noël, vous ne trouvez pas ? s’exclame Paco en sautillant dans la rue.
– C’est vrai que les gens ont l’air tout heureux ! répond Touronchon.
– Euh heureux… Vous êtes sûrs ? questionne Froussou d’un air hésitant.
– Ben oui heureux. Pourquoi les gens ne seraient pas heureux Froussou ?
– Eh bien… Il y a quelqu’un qui râle très fort. Je suis le seul à entendre ça ? Regardez là-bas ! Il a l’air très énervé le monsieur, dit Froussou, intrigué.
– Oh, tu as raison Froussou, il n’a pas l’air très bien… Le pauvre ! on devrait peut-être aller voir. s’inquiète Paco.
Toute la bande se dirige alors vers ce monsieur en colère qui se tient à côté de la grande porte de la Cathédrale. Il tourne dans tous les sens, marmonne dans sa barbe et semble s’énerver davantage.
– Bon sang ! La messe est ce soir. HIC ! Où est cette clé ? Bon sang de bonsoir ! HIC (il a le hoquet)
– Bonjour monsieur ! Tout va bien ? On peut vous aider ? demande gentiment Paco.
– J’ai perdu la grande clé ! C’est le drame de l’année ! Oh la la… HIC! Si vous saviez dans quel pétrin je suis. HIC ! Et ce hoquet, c’est infernal. Dès que je suis stressé. J’ai le hoquet. HIC !
– Vous voulez dire que vous n’avez plus la clé pour ouvrir la porte de la Cathédrale ? Donc la célébration de ce soir va peut-être être… annulée ?
– Oh non ! Ne dis pas ça mon p’tit. HIC ! Elle ne peut pas être annulée. Je dois trouver une solution coûte que coûte. HIC !
– Si on s’y met à plusieurs, on pourrait peut-être enfoncer la porte ? propose Touronchon.
– Mais ça ne va pas ? Voyons ! On ne va pas HIC ! abîmer HIC ! cette splendide porte. HIC !
– Mais oui Touronchon. On ne peut pas faire ça, voyons ! Par contre, on peut aider ce monsieur à retrouver sa clé, dit Toudoucette avec un air rassurant.
– Ce matin, HIC! Je suis allé chercher des bougies pour la cérémonie. HIC! Peut-être que je les ai perdues sur mon trajet. HIC !
– On peut refaire le chemin avec vous si vous voulez. En plus, j’ai une loupe, alors je vais pouvoir bien examiner le sol pour retrouver votre clé.
– Ah cette loupe… Décidément plus utile que je ne le pensais.
– Oh, c’est extrêmement gentil ! Allons-y alors. Merci pour votre aide. HIC !
Les petits aventuriers sillonnent les rues en suivant le chemin parcouru par le monsieur. Tout le monde a le regard rivé au sol pour tenter de retrouver cette fameuse clé. Mais après une demi-heure de recherche…
– Il n’y a rien… Désolé Monsieur… s’attriste Paco.
Soudain, en levant les yeux au ciel comme pour lancer une prière, le monsieur aperçoit quelque chose qui brille très fort sur un toit.
– Oh mais… Qu’est-ce que c’est que… HIC ! Ce sont mes clés ! Bon sang ! Mes clés ! Elles sont là-haut sur le toit. HIC !
– Nom d’une sardine grillée ! Vous avez raison. C’est un gros oiseau qui a trouvé votre clé et l’a emmené là-haut.
– C’est une pie, HIC ! Et les pies adorent les objets brillants HIC, alors cela ne me surprend pas. HIC !
– Écoutez les amis ! Nous pouvons essayer d’attirer son attention pendant que l’un de nous va récupérer la clé, propose Toudoucette en prenant les choses en main.
– Bien joué Toudoucette ! Qui a un objet brillant par ici ? Un collier ? Un bracelet ? demande Touronchon.
– Moi, j’ai seulement des idées brillantes, ajoute Toudoucette en riant.
– Euh moi, j’ai une bille dans ma poche. Je pense que ça peut faire l’affaire, dit Paco en la prenant dans sa main.
Alors que Paco tend la bille vers le ciel pour la faire briller au soleil, Touronchon s’apprête à grimper discrètement sur le toit. Le stratagème fonctionne puisque la pie attrape la bille en plein vol, tandis que Touronchon récupère la clé sur le toit.
– Oh merci mille fois… Vous avez sauvé la grande messe de Noël. Je vous en suis tellement reconnaissant.
– Nous sommes heureux d’avoir pu vous aider. Nous allons toujours à la messe de Noël avec mes parents. Ça aurait été tellement dommage.
– D’ailleurs Paco, il va falloir qu’on y aille ! Tes parents et tes cousines nous attendent pour le réveillon, dit Touronchon en pointant sa montre.
– Oui allons-y ! À ce soir monsieur !
Les compères filent vers la jolie maison à colombages où ils retrouvent toute la famille. Dès qu’ils passent la porte, Paco, Toudoucette, Touronchon et Froussou sont enveloppés dans un tourbillon de rires, de musique douce et de bonnes odeurs.
– Ah, les voilà ! Vous êtes pile à l’heure, les lutins ! s’exclame la maman de Paco en accourant pour les serrer dans ses bras.
Autour d’eux, le Papa de Paco, Anouk et Maria installent des guirlandes. Sur la cheminée, une ribambelle de petites chaussettes attendent patiemment leur moment. Les enfants aident à déposer les derniers plats sur la table : pain d’épices, kougelhopfs, petits sablés en forme d’étoile… Le feu crépite doucement, et chacun profite de cette douce effervescence.
Et quand minuit approche, ils sortent dans la nuit étoilée pour rejoindre la Cathédrale. À l’intérieur, la grande célébration commence, et le monsieur aux clés leur adresse un regard complice.
Après la messe, tous passent un merveilleux moment de partage en famille autour de la crèche et du sapin de Noël.
– Je suis si heureux de fêter Noël avec vous tous à Strasbourg. Et je suis touché que vous m’ayez accompagné dans mon aventure. C’est tellement précieux d’avoir une famille soudée, déclare le Papa de Paco, comblé de bonheur.
Joyeux Noël à tous !