Il y a quelques jours, Paco et sa famille ont fêté Noël tous ensemble. C’était un merveilleux moment ! Maintenant, il est temps de se remettre en route pour rentrer au Groenland. Mais Paco aimerait d’abord faire une halte au Château du Haut-Koenigsbourg pour prendre des nouvelles du livreur de kougelhopfs.
– Papa ! Maman ! Je suis trop content de vous emmener au château. Finalement, vous n’avez pas eu le temps de visiter l’Alsace.
– Eh bien, j’ai hâte de découvrir cet endroit qui m’a l’air incroyable, rétorque le papa de Paco en s’installant à l’avant du traîneau volant.
– 3,2,1… Décollage ! C’est parti ! s’écrie Touronchon.
Le traîneau s’élève dans les airs, dans un ciel bien dégagé, où tout le monde peut admirer le paysage avec émerveillement. Après un court vol, ils aperçoivent déjà le château tout enveloppé de sa forêt enneigée. Tout doucement, ils s’apprêtent à atterrir sur le parvis.
– Ça y est ! Nous voilà arrivés au Château du Haut-bidule machin chouette, s’exclame Touronchon qui ne parvient toujours pas à prononcer le nom de la bonne façon.
– C’est le Château du Haut-Koenigsbourg Touronchon ! rectifie Toudoucette, amusée.
– Bien le bonjour mes petits aventuriers ! lance une voix grave.
– Oh ! C’est le gardien du château ! Je suis content de vous voir. Est-ce que vous avez des nouvelles du livreur de kougelhopfs ? l’interroge Paco.
– Vous tombez bien, parce qu’il arrive ce matin pour nous livrer une montagne de kougelhopfs.
– Oh super ! Ça veut dire qu’il va mieux et qu’il s’est rétabli de sa blessure. Tu vois Froussou, ton cousin chevreuil est en pleine forme.
– Maintenant, je pourrai dire aux autres caribous du Groenland que j’ai un cousin en Alsace.
En attendant que le livreur de kougelhopfs arrive, Paco prend le temps de faire visiter les lieux à ses parents. L’espace d’un instant, ils ont l’impression de revenir au Moyen-âge avec les vieilles armures, les tapisseries aux couleurs ternies et les murs de pierre épais qui témoignent du passé historique du château. Soudain, quelqu’un arrive derrière eux.
– Bouuuuuh !
– Nom d’une sardine grillée ! J’ai eu la frousse, mais qu’est-ce que ça fait plaisir de te voir en pleine forme, s’écrie Touronchon, suivi de Paco, Toudoucette et Froussou qui se réjouissent tout autant de retrouver le livreur.
– Oh oui, je suis trop content de te voir ! répond Paco
– Tu vas beaucoup mieux, c’est super !
– Et voilà mon cousin.
– On a beaucoup entendu parler de toi. Apparemment, tu es un livreur de kougelhopfs renommé dans la région, s’exclame la maman de Paco, impressionnée.
– Oui, je livre ces petites douceurs dans les coins reculés. Pas plus tard que ce matin d’ailleurs, j’étais au Mont Saint-Odile. Ils m’avaient demandé de leur livrer trois baluchons de kougelhopfs mais une fois sur place, ils ne m’en ont pris qu’un.
– Oh, c’est bizarre ça ! Pourquoi ils n’ont pas voulu prendre les deux autres alors qu’ils les ont commandés ? demande Paco.
– Oh… Les problèmes de livraison tu sais… Mais comme ils sont fort sympathiques, ils m’ont payé ces deux baluchons et m’ont dit de les offrir.
– Oh ! C’est une jolie action ! Tu sais déjà à qui tu vas les donner ? interroge Toudoucette, touchée.
Soudain… Un bruit étrange retentit. Un craquement puis un ricanement…
– Chut ! Vous avez entendu ? demande Froussou en dressant les oreilles.
De derrière un grand meuble surgissent une bande de petits lutins armés de fourchettes et de gros sacs.
– À l’attaaaaaque !
– Oh non ! Ce sont les lutins chapardeurs ! Je pensais m’en être débarrassé l’autre fois.
– C’est qui ? Qu’est-ce qu’ils font ? s’interroge Paco, affolé.
– Ils raffolent des kougelhopfs et essayent toujours de m’en voler.
Les lutins sèment la panique en courant partout, tentant d’emporter avec eux les précieux kougelhopfs. Ils renversent tout sur leur passage en dérobant les petits gâteaux. C’est le début d’un combat épique : Toudoucette construit un mur de chaises pour barrer l’accès au couloir, Paco balance une bassine d’eau sur le chef des lutins, Touronchon les piège avec du sucre glace glissant. Soudain, le livreur de kougelhopf brandit le kougelhopf le plus dodu.
– Stop ! Si vous arrêtez tout, je vous offre le plus gros des kougelhopfs. Celui-ci sera rien que pour vous. Les autres, on va les distribuer autour de nous.
– Oh ! Eh bien… Marché conclu ! dit le chef des lutins qui peine à soulever son butin.
Les lutins s’en vont avec leur énorme kougelhopfs et s’avisent de ne plus semer la pagaille au château à l’avenir. Les petits gâteaux deviennent ensuite monnaie de générosité. On en offre au gardien, au faucon qui veille sur les archives, au monsieur qui déneige l’escalier et ainsi de suite.
– Il reste un kougelhopf. Je crois que c’est pour toi. Tu livres toute l’année ces bons gâteaux, sans broncher, alors que ce n’est pas simple.
– Oh merci jeune homme. Je suis très touché. Bon, il reste le dernier sac. Je vous propose de l’emmener avec vous au Groenland. Cela vous fera un souvenir d’ici et vous pourrez en donner à vos amis là-bas.
– Superbe idée ! Et je trouve ça magnifique ce symbole du kougelhopf. On pense souvent que le plus beau cadeau c’est de recevoir, mais en réalité, donner c’est bien plus précieux.
Paco et sa famille continuent de passer du temps avec le livreur de kougelhopfs, à flâner dans les couloirs du château. Ils passent un délicieux moment avant de prendre le départ pour le Groenland.