Dans le précédent épisode, nos amis ont failli ne pas pouvoir partir pour Strasbourg… ils ont finalement trouvé une solution pour voyager… avec un traîneau volant ! Paco et sa famille s’apprêtent à atterrir en Alsace. Cependant il semble y avoir un problème… 

– Euh, je suis un peu perdu avec le plan… dit l’un des oiseaux avec inquiétude.

– Qu’est-ce qui se passe ? Nous n’avons pas pris la bonne direction ? demande Froussou, la voix tremblante. 

– J’ai l’intuition que nous ne sommes pas au bon endroit. On va se poser ici pour vérifier, déclare le chef des oiseaux. 

(on entend les ailes des oiseaux ralentir et le traîneau se poser)

Tout le monde descend lentement du traîneau, les jambes engourdies par ce long voyage.

– J’ai l’impression d’avoir de la guimauve à la place des pattes, murmure Froussou en titubant légèrement.

Le petit groupe avance timidement dans les ruelles pavées du village. Des guirlandes lumineuses serpentent entre les maisons à colombages et de jolies lanternes éclairent les fenêtres décorées. Les façades colorées sont ornées de branches de sapin et de rubans rouges. Soudain, Paco aperçoit un panneau. 

– Égui…sheim, lit-il. Mais on n’est pas du tout à Strasbourg ici !

– Nom d’une sardine grillée ! On n’est peut-être pas au bon endroit mais c’est magnifique. On dirait un village décoré par des lutins, déclare Touronchon, les yeux écarquillés.

– C’est comme dans un rêve ! souffle Paco, émerveillé.

– Et vous sentez cette bonne odeur ? demande Toudoucette en reniflant.

– Ah, ça c’est celle de la cannelle, dit la maman de Paco en frottant ses mains pour se réchauffer.

Chacun s’installe alors sur un banc en bois, tout près d’un petit chalet où une dame souriante sert du jus de pomme chaud dans de grandes tasses fumantes.

(on entend tout le monde trinquer et dire “à la vôtre”)

Alors qu’ils dégustent le breuvage réconfortant, une agitation soudaine se fait entendre au-dessus de leurs têtes. Un miaulement strident retentit.

– Vous entendez ça ? chuchote Froussou, les oreilles dressées.

– On dirait un chat, complète Toudoucette en levant les yeux vers un toit pentu.

Effectivement, perché sur le rebord d’une cheminée, un petit chat noir miaule de toutes ses forces.

– Le pauvre ! Il a dû grimper là-haut et ne sait plus redescendre ! s’exclame Paco, inquiet.

– Il faut que nous l’aidions. C’est le moment parfait pour utiliser notre traîneau volant ! s’écrie Touronchon.

Malgré la fatigue, les oiseaux reprennent leur envol et soulèvent doucement le traîneau jusqu’à la toiture. Paco se penche prudemment, attrape le chaton apeuré et le cale dans ses bras.

– Ça va aller petit chat ! On va te ramener sur terre, lui murmure Paco d’une voix rassurante..

De retour sur la place, un monsieur coiffé d’un bonnet brodé et une dame avec un grand manteau de laine, accourent. 

– Oh la la, c’est notre chat Bibeleskaes ! On le cherchait partout, s’écrie la vieille dame avec un fort accent alsacien. 

– Vous nous avez rendu un fier service. Pour vous remercier, nous vous invitons à manger quelques bretzels maison, propose le vieux monsieur.

– Qu’est-ce que c’est des bretzels ? questionne Touronchon, intrigué.

– C’est comme une sorte de brioche mais avec une forme spéciale, explique la vieille dame.

– S’il te plait maman, on peut goûter ? demande Paco, piqué par la curiosité.

– C’est d’accord. Merci, c’est très gentil. Puis-je vous demander comment vous vous appelez ?

– Nous sommes Albert et Josette ! répond le vieil homme.

Paco et sa famille les suivent jusqu’à une adorable maison à colombages, toute biscornue mais pleine de charme. L’intérieur est chaud, parfumé de feu de bois. Des nappes brodées recouvrent les tables et des petits lutins en bois décorent les étagères. Albert et Josette leur proposent de se reposer et de passer la nuit chez eux.

– Vous pouvez nous raconter des histoires sur l’Alsace ? demande Paco, curieux de connaître la région.

– Il y a des légendes qu’on ne connaît qu’ici, commence Albert.

Il marque une pause. Touronchon penche la tête, intrigué.

– Il y a par exemple un lac mystérieux, situé tout en dessous de la Cathédrale de Strasbourg. Mais personne ne sait comment y accéder…

– Un lac sous la Cathédrale… répète Touronchon à voix basse, captivé.

– Oh Albert, tu racontes toujours la même histoire. Allez plutôt voir la cloche de la Cathédrale. Celle-ci existe vraiment ! 

– Nous irons voir alors ! En tout cas, je tiens encore à vous remercier pour votre hospitalité, nous sommes très touchés, déclare le papa de Paco.

– Mais avec plaisir ! Vous avez fait beaucoup de chemin. Nous sommes ravis de pouvoir vous offrir une nuit au chaud. Nous avons à cœur d’être un foyer ouvert et accueillant pour tous ceux qui frappent à notre porte. De plus, cela nous réjouit de rencontrer de nouvelles personnes qui nous enrichissent de leurs différences, exprime Josette.

Et ce soir-là, bercés par les contes de Josette et les ronrons de Bibeleskaes, toute la famille s’endort paisiblement, sans se douter que cette mystérieuse légende du lac va bientôt les conduire vers une nouvelle aventure… 

Dans le prochain épisode, Paco et sa famille vont prendre la direction de Strasbourg mais tout ne va pas se passer comme prévu…