Dans le précédent épisode, Paco et ses amis ont découvert des secrets cachés au cœur de la Cathédrale de Strasbourg. Aujourd’hui, cap sur une nouvelle aventure : la petite bande s’apprête à quitter la ville pour explorer les environs. Mais avant de partir… elle fait un petit détour par le chantier de l’igloo de Papa.
– Alors Papa, tu avances comme tu veux ? demande Paco en sautillant autour du chantier.
– Oui, j’ai bien avancé sur la structure. Je suis dans les temps.
– Il va ressembler à quoi votre igloo alors ? demande Touronchon.
– Regarde, je te montre le plan. Il s’agira d’un igloo à deux étages avec une pointe. Il y aura aussi un petit vitrail. Je m’inspire vraiment de la Cathédrale de Strasbourg.
– Il y aura un lac souterrain dans l’igloo ou une cave à chocolat chaud ?
– Chut Touronchon. Tu n’es pas censé en parler, chuchote Paco.
– Euh… non, je pense qu’on va laisser cette idée de côté, Touronchon. (rire)
– Bon, nous, on va aller visiter les environs. À très vite Papa ! rétorque Paco.
– J’y pense. On pourrait peut-être demander à Noah de venir ? Il est du coin et pourrait nous guider, non ? dit Toudoucette.
Tout le monde approuve. Aussitôt dit, aussitôt fait, Noah rejoint la joyeuse troupe qui se met en chemin, direction le traîneau volant. Les oiseaux, bien reposés et d’humeur gazouillante, les attendent avec impatience. Sur les conseils de Noah, ils mettent le cap sur le Mont Saint-Odile.
– Noah, qu’est-ce que c’est le Mont Saint-Odile ? interroge Paco.
– C’est un couvent. Il est perché dans les hauteurs d’Alsace. C’est splendide, vous verrez ! On raconte même que là-bas, il y a eu un miracle. Quelqu’un y aurait retrouvé la vue.
Alors que les petits voyageurs volent en direction des lieux, un cri alerte Froussou.
– Vous avez entendu ?
– Nom d’une sardine grillée ! Oui, j’ai cru entendre un cri depuis la forêt, rétorque Touronchon.
– Dites donc, vous avez de bonnes oreilles !
– Et de bons yeux ! Regardez ! Il y a un animal qui semble en difficulté par terre entre les arbres, s’écrie Froussou.
– Ohé ! Les oiseaux ! Baissez l’altitude ! Atterrissage d’urgence dans la clairière !
Une fois le traîneau posé, les amis se dirigent rapidement vers un quadrupède qui semble mal en point. C’est un chevreuil blessé.
– Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? demande Paco en s’accroupissant auprès de lui.
– Je me suis foulé la patte en glissant sur une racine. Je suis là depuis hier. J’ai froid, j’ai faim… et je ne sens plus mes sabots.
– Oh mon pauvre… Et c’est à toi ce gros sac ? demande Toudoucette en pointant de la patte un énorme baluchon.
– Oui. Je suis livreur de kougelhopf et je dois les distribuer dans des endroits reculés. Le Mont Saint-Odile m’en avait commandé un gros paquet.
– Des kougelhopfs ? s’interroge Paco.
– C’est un gâteau alsacien qui ressemble à une brioche moelleuse, répond Noah en salivant.
– Malheureusement, ils ne sont plus aussi tendres maintenant, soupire le chevreuil.
– Bon allez, ne perdons pas de temps. Cette pauvre bête est blessée. Il faut qu’on la prenne avec nous sur le traîneau et qu’on la dépose au couvent. Ils pourront la soigner là-haut.
– Froussou, cette pauvre bête est un chevreuil ! précise Noah.
– Oui euh désolé, je ne savais pas…
– Tiens ! C’est un peu comme ton cousin Froussou. Vous vous ressemblez d’ailleurs ! se moque gentiment Paco.
– Je n’aurais pas cru rencontrer un cousin en Alsace.
– N’oubliez pas mes kougelhopfs !
Ni une, ni deux, les amis aident le chevreuil à grimper sur le traîneau pour le porter au Mont Saint-Odile. Là-bas, il est accueilli par des habitants très inquiets de ne pas l’avoir vu plus tôt et soulagés de le retrouver sain et sauf. Ils le couvrent bien chaudement et lui tendent une tasse fumante.
– Merci, merci infiniment… Vous m’avez sauvé la vie. Et celle de mes kougelhopfs ! dit le chevreuil, encore tremblant mais souriant.
– C’est normal, on ne laisse jamais quelqu’un en détresse. Et encore moins en plein hiver ! dit fièrement Paco.
– J’ai encore une faveur à vous demander. Une dernière, promis… Il y a un château, là-bas, le Haut-Koenigsbourg. J’étais censé livrer un énorme stock de kougelhopfs pour un grand banquet qui est donné ce soir. Mais vous vous doutez bien que je ne peux plus y aller. Pourriez-vous le faire pour moi ? demande le chevreuil avec un regard suppliant.
Paco regarde ses amis, tous hochent la tête.
– Marché conclu ! On va sauver ton banquet.
– Merci beaucoup. Je suis touché de voir des jeunes comme vous rendre service. Et encore plus de découvrir que dans la vie, on peut parfois compter sur des personnes que l’on connaît à peine.
Les amis chargent le gros sac plein de kougelhopfs sur le traîneau qui déborde bientôt de brioches dorées, saupoudrées de sucre glace à l’odeur irrésistible.
– Dites, vous croyez qu’on pourrait goûter… juste un petit coin de kougelhopf ? Pour vérifier la qualité du produit bien sûr, glisse Froussou, les yeux brillants.
– Non Froussou. On ne touche pas aux kougelhopfs. C’est une mission de confiance, réplique Toudoucette.
Toute la joyeuse troupe, heureuse de rendre service, s’envole vers le château du Haut-Koenigsbourg.
Dans le prochain épisode, les amis vont amener la cargaison de kougelhopfs mais il va y avoir un souci sur le trajet.